Actualités

Les Français et l’Immobilier

Actualites Immobilier

Immobilier : un Français sur six a un projet dans l’année à venir

“Le chemin est long du projet à la chose”, disait le grand Molière. Une citation qui résonne avec force en cette année particulière où les ménages s’interrogent sur leur avenir en ayant pour seule visibilité, la crise économique qui va perdurer en 2021. Cela n’empêche pas certains de rêver à la propriété. Le nouvel indicateur Drimki/BVA des projets immobiliers révèle que la conjoncture dégradée n’a que peu d’incidence sur les désirs en matière d’habitat.

Le rêve immobilier intact

Lancé en février 2020 avant le premier confinement, l’indicateur Drimki, site d’estimation immobilière en ligne, s’est de nouveau penché sur les intentions d’achat immobilier des ménages français. Réalisée en partenariat avec BVA, l’enquête a interrogé 900 Français âgés de 25 ans et plus, les 18 et 19 août derniers. Elle laisse entrevoir une envie intacte malgré la crise économique, mais à l’aune du deuxième confinement, les désirs exprimés par certains dans ce sondage risquent de rester de simples velléités.

16% des personnes interrogées ont un projet immobilier dans les 12 mois à venir, une proportion stable depuis mai et la sortie du confinement, et quasiment identique à celle de février (17%). Près d’un Français sur six envisage donc d’acheter un logement pour l’occuper ou le louer en dépit de l’incertitude liée au contexte actuel. L’immobilier reste une valeur refuge infrangible, la crise sanitaire et économique qui prévaut depuis mars dernier le démontre une nouvelle fois.

Les plus jeunes (25-34 ans) sont, comme à chaque édition de l’indicateur, les plus nombreux à porter un projet immobilier (30%), mais le pourcentage est en baisse de 6 points par rapport à août. Fort logiquement, la situation professionnelle influe beaucoup sur le désir d’achat immobilier. Les intentions sont en effet les plus fortes chez les personnes bénéficiant d’une position professionnelle privilégiée ou stable :

  • cadres : 24% (-7 points par rapport à février)
  • revenus mensuels supérieurs à 3 000€ : 20% (-2 points)
  • salariés : 20% (-4 points).

La part de personnes ayant un projet immobilier est davantage concentrée en agglomération parisienne (23%).

Premier achat immobilier : c’est compliqué pour les jeunes actifs

Le sondage illustre toutefois la dégradation de la situation financière de certains ménages. Le désir immobilier porte toujours en majorité sur l’achat du premier logement, mais la proportion passe de 42% à 35% entre février et novembre. Cette aspiration concerne d’abord les jeunes actifs (49% ; -3 points depuis août), également les personnes dont les revenus sont inférieurs à 2 500€ (50% ; -9 points depuis août). La crise est passée par là, réduisant ou annihilant les prétentions des ménages les plus modestes.

Ces données font écho au taux d’exclusion des primo-accédants observé par les courtiers en crédit depuis début 2020 et la mise en œuvre des règles d’octroi imposées par le Haut Conseil de Stabilité Financière. Alors que les dossiers recalés par les banques touchaient 5,5% des demandes de financement en 2019, les refus ont progressé au fil des mois en 2020, pour atteindre désormais un taux autour de 10%, et jusqu’à plus de 20% en ce qui concerne les primo-accédants.

Changer de logement : un objectif en hausse

C’est peu dire que les Français considèrent désormais leur habitat sous un œil nouveau à la faveur du confinement et des restrictions qui lui sont liées (télétravail, école à la maison). Le désir de logement plus spacieux et mieux adapté s’observe chez les porteurs de projet. 32%, soit 5 points supplémentaires par rapport à août, souhaitent vendre leur logement actuel pour acheter un bien plus confortable ou faire construire. Une proportion qui grimpe à 56% chez les seniors (+ 13 points par rapport à août).

Le souhait d’acquérir une résidence secondaire reste stable par rapport au premier indicateur de février 2020, à 9% des personnes ayant un projet immobilier. On observe enfin une hausse de 3 points des projets d’investissement locatif (22%), pourcentage qui se hisse à 46% chez les plus hauts revenus.